Deux juges ont suspendu samedi soir, dans des décisions séparées, le décret promulgué la veille par Donald interdisant l'entrée aux États-Unis des ressortissants de sept pays à majorité musulmane.
L'ordre présidentiel avait été attaqué en justice par plusieurs avocats et organisations de défense des droits, dont l'American Civil Liberties Union (ACLU), après que près de 200 passagers en provenance des pays concernés, titulaires de visas ou d'autorisations de séjour, avaient été arrêtés à l'atterrissage de leur avion. La confusion s'est prolongée samedi, certains étant libérés au cas par cas. Des manifestants ont occupé une partie de l'aéroport JFK à New York.
La juge Ann Donnelly, nommée par Barack Obama à la cour fédérale de Brooklyn, a ordonné la suspension des arrestations et du renvoi des étrangers refoulés en estimant que la mesure leur causerait «un dommage irréparable». Elle a considéré qu'ils avaient simplement eu «la mauvaise fortune» de se trouver dans l'avion au moment de l'entrée en vigueur du décret présidentiel. Mais elle ne s'est pas prononcée sur la légalité de la mesure, contestée par les plaignants. Elle a encouragé les avocats à se présenter à nouveau devant elle si leurs clients n'étaient pas relâchés.
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À Alexandria, en Virginie, la juge Leonie Brinkema, nommée par Bill Clinton - et qui avait présidé en 2006 à la condamnation à perpétuité du Français Zacarias Moussaoui, présenté comme le «20e membre» du commando du 11-Septembre - a suspendu pour sept jours l'expulsion de détenteurs de permis de résidence (cartes vertes) retenus à l'aéroport Dulles de Washington. Elle a ordonné aux autorités de permettre l'accès des avocats à leurs clients.
Les pays visés par le décret de Donald Trump sont l'Iran, l'Irak, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yémen. Tous leurs ressortissants, même titulaires d'une double nationalité ou citoyens d'un autre pays sont concernés s'ils sont nés dans l'un de ceux-ci, a précisé la Maison-Blanche. L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Liban ou l'Afghanistan, dont étaient issus les terroristes du 11-Septembre et d'attaques postérieures, ne figurent pas sur la liste.
L'Iran a annoncé son intention d'appliquer en représailles la même mesure aux citoyens américains. Des élus au Parlement irakien ont également évoqué cette possibilité, dans un pays où se trouvent actuellement 6000 soldats américains.