• Pourquoi le vent se lève-t-il juste avant la pluie ?

    Pourquoi le vent se lève-t-il juste avant la pluie ?                                        

    Parce qu’il pleut déjà… en altitude ! Cette rafale d’air frais, qui soulève les poussières et fait bruisser les feuilles en même temps que le ciel s’assombrit, naît souvent à la fin d’une journée estivale, sous le nuage le plus dense et le plus épais, doté du plus grand développement vertical du bestiaire météorologique : le cumulonimbus. Lorsque l’air humide des basses couches de l’atmosphère, chauffé par le soleil, se dilate, il entame une irrésistible ascension. En altitude, il rencontre des masses d’air froid et se condense, donnant naissance à ces fameux cumulonimbus. Au centre de ce nuage, de minuscules gouttelettes d’eau, à force de grossir, nourries par l’humidité ambiante, finissent par chuter sous l’effet de la gravité : il pleut.

    Et cette machine à produire de la pluie s’auto-entretient tant qu’elle trouve de l’air chaud et humide pour l’alimenter… “ça, c’est la théorie, mais dans la réalité, les courants d’air chaud et d’air froid au sein du cumulonimbus sont très désordonnés, précise ­Etienne Kapikian, prévisionniste à Météo France. Au-delà de ces grands courants que l’on a l’habitude de schématiser, il existe une multitude de petits phénomènes locaux.” Ainsi, des masses d’air chaud et humide peuvent remonter en tourbillonnant comme des bulles dans une casserole d’eau bouillante, fendant les courants froids ; ou bien des filets d’air chaud et sec ne cessent de s’infiltrer par la base et les bords du nuage…

    Ce vent peut dépasser 100 km/h

    Dans ce grand mélange turbulent, les gouttes ont la vie dure : elles peuvent se scinder de nouveau en une multitude de gouttelettes à cause de la pression de l’air et stopper leur chute, voire remonter… ou rencontrer un courant d’air chaud et sec sur leur trajet. Dans ce cas, la différence de température et d’humidité est trop grande, et les gouttes ne résistent pas : elles s’évaporent. C’est ce phénomène qui est à l’origine des rafales qui naissent sous les nuages.

    Car le changement d’état de liquide à gaz nécessite de l’énergie que les physiciens appellent “chaleur latente de vaporisation”. Les gouttes prennent cette énergie dans l’air environnant, qui se refroidit localement. Un petit volume d’air frais, donc plus dense, se met alors à descendre rapidement jusqu’au sol, où il finit par s’étaler, formant ce qu’on appelle un front de rafale et une multitude de tourbillons. : un vent qui peut dépasser les 100 km/h et se propager sur quelques kilomètres. Et comme ce vent avance avec le nuage, il laisse juste le temps de trouver un abri avant l’arrivée de la pluie.


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