• Algérie : les importations de blé français repartent à la hausse

       Algérie : les importations de blé français         repartent à la hausse

    Le blé français est de retour sur le marché algérien. Selon FranceAgriMer, entre juillet et décembre 2022, les exportations de blé vers les pays du Maghreb ont atteint près de 1,5 million de tonnes ; une hausse de 30 %.

    L’Algérie a représenté le deuxième acheteur devant le Maroc. Pour 2021, le département américain de l’agriculture USDA estime à environ 2,25 milliards de dollars les achats de céréales de l’Algérie.

    L’attraction des blés de la mer Noire

    Bien avant la crise ukrainienne, l’Office algérien des céréales (OAIC) a commencé à s’intéresser aux blés en provenance de la mer Noire, notamment russe.

    En 2018, Rosselkhoznadzor, un service du ministère russe de l’Agriculture indiquait : « L’Algérie est extrêmement intéressée par l’importation de blé russe et envisage cette possibilité. La décision de la partie algérienne sera également basée sur les résultats de l’inspection du lot de blé d’essai qui sera envoyé à l’Algérie dans un avenir proche ».

     Sécheresse en Algérie : les mesures de Tebboune

    En novembre 2021, l’Office algérien des céréales (OAIC) lance un appel d’offres international concernant 50 000 tonnes de blé. À cette occasion, l’Office indique qu’il modifie son cahier des charges.

    Ainsi, le taux de grains punaisés est fixé à 1 % contre 0,5 % auparavant. Un paramètre loin d’être anodin car les blés de la mer Noire ont la particularité d’être parfois l’objet d’attaques d’insectes. La voie vers l’Algérie était ainsi ouverte pour les blés de la mer Noire, comme cela était déjà le cas pour l’Égypte et le Maroc.

    Une diversification des fournisseurs

    En décembre 2021, l’Algérie a procédé à un important achat de blé russe. Selon le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, il s’agit de « la diversification de nos fournisseurs, après la révision l’année dernière du cahier des charges ».

    La situation en mer Noire se traduit actuellement par une hausse des coûts logistiques et une baisse drastique des exportations ukrainiennes. Cette situation peut expliquer le retour de compétitivité des blés français sur le marché algérien.

    Une politique céréalière volontariste

    En matière de production céréalière, les pouvoirs publics algériens ont adopté une politique volontariste principalement axée sur le soutien des producteurs.

    La campagne écoulée a vu l’application d’un nouveau barème des prix à la production. Le prix au quintal est passé de 4 500 à 6 000 DA pour le blé dur et de 3 500 à 5 000 DA pour le blé tendre. Une première depuis 2008.

    Les engrais ont vu leur prix soutenu à hauteur de 50 % et ceux des semences certifiées à hauteur de 20 %. À cela s’ajoute l’octroi de prêts bonifiés et le soutien en équipement de matériel d’irrigation.

    Ces mesures financières ainsi que la multiplication des points de collecte ont permis un progrès de la production locale de blé.

    Algérie : le défi de la sécheresse

    Avec l’accentuation du réchauffement climatique, la production algérienne de blé est soumise aux risques de sécheresse au printemps mais également à l’automne lors de la période critique des semis.

    Avant les actuelles chutes de neige, certaines régions avaient reçu très peu de pluie et des parcelles de céréales étaient déjà sinistrées. Si dans les régions semi-arides d’Italie, d’Espagne ou d’Australie les services agricoles ont su mettre au point les adaptations nécessaires à l’implantation des cultures en conditions sèches, les producteurs algériens restent aux techniques archaïques des années 1960.

    Interrogé par la Télévision algérienne sur la situation des céréales en Algérie, Zoubar Ali chargé de la direction de régulation et du développement des productions agricoles, avait déclaré espérer l’arrivée de la pluie.

    L’irrigation d’appoint est encouragée, mais reste minime au vu des centaines de milliers d’hectares semés de céréales. Et sur 7 millions d’hectares réservés à la culture des céréales (blé et orge) en Algérie, 40 % restent chaque année improductifs pour cause de jachère.

    Lors d’une précédente rencontre gouvernement-walis, le président Abdelmadjid Tebboune a parlé de la nécessité de la « modernisation des esprits » dans le domaine agricole.


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