• POLEMIQUE

    Trump et Netanyahou veulent doter MBS de la bombe atomique

    Pour justifier ses traversations à incriminer le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane (MBS), soupçonné par l’agence de renseignement américaine (CIA) d’avoir ordonné l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, Donald Trump et Benyamin Netanyahou n’arrêtent pas de mettre en avant l’alliance économique stratégique qui vaut plus de 110 milliards de dollars de contrats d’armements avec les Etats-Unis, le tout par l’intermédiaire d’experts israéliens ont conclus avec le royaume en 2017.

    Cynique, Donald Trump, en particulier, met dans la balance cette affaire d’un assassinat odieux et la création de plus d’un million d’emplois. Pourtant, les experts s'accordent à dire que, pour l'heure, seuls 14,5 milliards de dollars de contrats auraient été effectivement signés entre Riyad et Washington, ce qui n'a abouti, pour l'instant, qu'à 500 nouveaux emplois américains.

    Mais secret d’Etat oblige, le locataire ne donne pas l’autre aspect de cette relation qu'a révélé Le New York Times dans sa livraison de vendredi dernier. Trump serait en négociation avec l'Arabie saoudite pour lui vendre des réacteurs nucléaires.

     

    Conduites depuis 2017 par le département américain de l'Énergie, ainsi que le département d'État, les discussions porteraient sur un montant avoisinant 80 milliards de dollars (65 milliards d'euros). Le 5 novembre dernier, le prince héritier saoudien a posé en grande pompe, à la Cité des sciences de Riyad, la première pierre du premier réacteur de recherche nucléaire du royaume. Selon l'agence de presse officielle SPA, seize réacteurs sont prévus au cours des deux prochaines décennies.

     

    Afin de prévenir la fin annoncée des hydrocarbures, et face aux besoins grandissants de sa population de 30 millions d'habitants – dont 20 millions de Saoudiens et 10 millions d'expatriés –, le royaume des al-Saoud entend diversifier ses sources d'énergie, qui reposent pour l'heure principalement sur le pétrole et le gaz naturel.

    D'après Le New York Times, la construction des deux premiers réacteurs serait confiée à la firme américaine Westinghouse, qui opérerait sur place par le biais d'entreprises sud-coréennes.

     

    Secrètes, les négociations sont conduites par le secrétaire d'État à l'Énergie Rick Perry, qui s'est rendu à Riyad fin 2017.  En février dernier, il était à Londres pour discuter d'un accord de non-prolifération nucléaire de type 1-2-3, sur le modèle de ceux qui ont déjà été conclus avec la Corée du Sud, l'Inde et les Émirats arabes unis. Il prévoit la fourniture à l'Arabie saoudite de combustible sur une durée de dix à quinze ans.

    Mais problème : les Saoudiens ont d'ores et déjà refusé. Pourquoi ?  En mars dernier, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a assuré, dans une interview à la chaîne américaine CBS, que "l'Arabie saoudite ne veut pas acquérir la bombe nucléaire".

    Non sans ajouter : "Sans aucun doute, si l'Iran développait une bombe nucléaire, nous suivrions sans attendre." 

    Un avertissement depuis répété par le ministre saoudien de l'Énergie, ainsi que par son homologue des Affaires étrangères, Adel al-Joubeir. Or l'Arabie saoudite est, avec les États-Unis, Israël et les Émirats arabes unis, l'un des rares pays à dénoncer l'accord sur le nucléaire iranien, dont ils estiment que la durée limitée dans le temps – dix ans – n'écarte pas, à terme, l'éventualité d'une bombe atomique iranienne.

    Un risque qui pourrait être décuplé si la République islamique venait à quitter à son tour l'accord, et reprenait la totalité de ses activités nucléaires.


    votre commentaire
  • Algérie, la tentative ratée d’éviction de Gaïd Salah

     
     

    Après l’échec d’une ultime négociation, la semaine dernière, entre la Présidence algérienne et les militaires, une rumeur a été lancée, le samedi 24 novembre, sur le renvoi imminent du chef d’état major, Gaïd Salah, par le président Bouteflika.

    Il faut suivre à la loupe la situation intérieure algérienne qui se durcit d’heure en heure. Ce qui n’est pas simple, compte tenu du silence assourdissant des médias à Alger. Pas un mot ou presque dans la presse sur la guerre qui fait rage entre les principaux clans au pouvoir.

    D’un coté, la Présidence où règne désormais le vice roi et frère du chef de l’Etat, Saïd Bouteflika, est l’alliée des oligarques qu’elle a toujours favorisés outrageusement. De l’autre coté, le général et chef de l’état major, Gaïd Salah, est parvenu, ces derniers mois, à nommer des fidèles comme chefs de région, patrons de la gendarmerie ou responsables du renseignement militaire.

    L’impossible compromis

    Le samedi 24 novembre, un blogueur algérien du nom d’Alsaid Bensedira annonce que le président Bouteflika a décidé de renvoyer « dans les heures à venir » Gaïd Salah. Ce propagandiste qui fut très lié à l’ancien DRS (services algériens), avant de rallier le RND, le mouvement créé par l’actuel Premier ministre Ahmed Ouyahia, est aujourd’hui basé à Londres et généralement fort bien renseigné par ses anciens amis. Sauf que, cette fois, le bougre est allé un peu vite en besogne.

    La réalité telle qu’elle est décrite à par des sources fiables à Paris et à Alger, est bien différente. Dans la matinée de samedi 24 novembre, le frère du Président, accompagné du Premier ministre, a fait savoir à Gaïd Salah que le chef de l’Etat souhaitait son départ. Durant la semaine qui a précédé cette rencontre,  les deux clans n’ont pas réussi en effet à composer. La Présidence a proposé des fonctions de ministre de la Défense et une hypothétique promotion au poste de vice président à Gaïd Salah. Lequel a mis deux conditions à son éventuelle nomination: conserver son titre actuel de chef d’état major, pour ne pas se couper de sa base militaire, et voir le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, écarté du gouvernement.

    Aucun compromis n’a pu être trouvé. Ce qui ouvrait la voie, pour sortir de la paralysie institutionnelle, à un possible coup de force, qui fut tenté, samedi dernier, par le clan présidentiel.

    Tensions extrêmes

    Face à l’oukase de Said Bouteflika et Ahmed Ouyahia, la réaction du chef d’état major fut immédiate. « Je ne démissionnerai que si le Président en personne me le demande ». Et Gaïd Salah de gagner, dans la foulée, le Palais de Zéralda, où réside en permanence un Abdelaziz Bouteflika à bout de forces.

    Mais ce jour là, le gradé n’a pas voulu se rendre au chevet du Président en voiture comme il l’a toujours fait. Pas question, selon lui, de prendre le risque d’être bloqué à l’entrée du Palais par la garde présidentielle, dirigée par le général Ben Ali, un des derniers gradés à avoir conservé ses fonctions ces derniers mois et dont il connait l’hostilité à son endroit. Gaïd Salah a donc gagné Zéralda dans un gros hélico de transport de troupe, qui a décollé avec à bord deux cent hommes venus des corps d’élite de l’armée.

    Sur place, quelques échanges assez vifs eurent lieu entre les hommes de Gaïd Salah et les patrons de la garde présidentielle, mais heureusement sans des coups de feu qui auraient provoqué un embrasement général. Dans ces conditions qui montrent l’état de tension extrême qui règne à Alger, le chef d’état major a pu rencontrer Abdelaziz Bouteflika. Lequel, dans le grand état de faiblesse qui est le sien, lui a assuré qu’il n’avait jamais donné l’ordre de le renvoyer. Depuis la nomination de Gaïd Salah voici quatorze ans, les deux hommes ont appris à cohabiter loyalement et s’apprécient.

    Le jeu ambigu de la France

    Ces ultimes rebondissements politiques confirment plusieurs hypothèses, guère réjouissantes, sur la situation algérienne. Une poignée d’hommes, dont Saïd Bouteflika, Ahmed Ouyahia et les principaux oligarques, profitent du vide du pouvoir et de leur proximité physique avec le Président malade pour imposer leurs vues et prêter à un homme épuisé et privé de parole des intentions qui ne sont pas les siennes. Ce qui est politiquement inadmissible, sinon moralement coupable.

    Deuxième certitude, la possibilité d’un accord à l’amiable entre les clans qui s’opposent parait de plus en plus improbable. On voit difficilement comment l’élection présidentielle prévue pour avril 2019 pourrait se tenir dans des conditions sereines. Un possible état de transition, type le HCE en 1992 après la destitution de l’ex président Chadli par l’armée, parait une hypothèse pertinente.

    Enfin on peut s’interroger sur le rôle de la France dans les luttes actuelles de pouvoir. Une certitude, le général Gaïd Salah qui a généralisé l’usage de l’arabe dans l’armée et préféré acheter des armes à Moscou plutôt qu’à Paris, n’a guère la cote chez les Français. Ce nationaliste ombrageux ne cherche d’ailleurs pas à améliorer son image chez l’ancien colonisateur.

    En revanche, Ahmed Ouyahia aurait reçu à Paris, sinon un soutien franc et massif, du moins quelques encouragements, y compris dernièrement lorsqu’il a participé, le 11 novembre, à la cérémonie organisée par Emmanuel Macron pour le centième anniversaire de la fin de la guerre de 1914-18. Le discours que le Premier ministre algérien a prononcé à cette occasion a été considéré chez beaucoup à Alger comme un signe d’allégeance à la France. N’a-t il pas qualifié la révolution algérienne de «guerre» et les martyrs de «morts», des expressions qui heurtent la sensibilité nationaliste  des Algériens?

    Le maintien ou l’éviction du chef du gouvernement dans les semaines qui viennent sera un test probant de l’état du rapport de force et sur l’influence du « Hibz França », « le parti de la France », dans l’Algérie d’aujourd’hui.

     

    votre commentaire
  • L'histoire de l'Algérie : des Numides (IVe siècle avant J.-C.) à 1962
    5 Juillet 1962, la fin de la nuit coloniale, et le début d'un nouveau régime.

    Bien informés, les Algériens sont des citoyens, mal informés, ils deviennent des sujets.

     

    L’histoire étant le fondement de la connaissance, cette présente contribution, dont l'objectif est de démystifier l'histoire millénaire et combien riche de l'Algérie, certainement imparfaite comme toute recherche à approfondir, en espérant qu’elle suscitera un débat contradictoire au profit exclusif de l’Algérie, sera scindée en cinq parties : l’Algérie de la période des Numides à la période romaine ; de la période du kharidjisme à la dynastie des Almohade ; l’occupation espagnole et ottomane ; la colonisation française de 1830 à 1962 et du nationalisme algérien à la révolution du 1er novembre 1954. Le plus grand ignorant étant celui qui prétend tout savoir, toute critique productive sera la bienvenue.
    L’Algérie a fêter le 5 juillet 2018, cinquante huit années d’indépendance politique. De juillet 1962 à juillet 2018, elle a connu sept dirigeants. Ahmed Ben Bella (1962 à 1965), Houari Boumediene (1965 à 1978), Rabah Bitat (1978 à 1979), Chadli Bendjedid (1979 à 1992), Mohamed Boudiaf (1992), Ali Kafi (1992 à 1994), Liamine Zeroual (1994 à 1999) et Abdelaziz Bouteflika (1999 à aujourd'hui). Cependant ce serait une erreur de ne relater que 58 années de 1962 à 2018 de l’indépendance pour comprendre la situation tant politique, sociale, économique que culturelle de l’Algérie, car l’histoire d’une nation ne se découpe pas en morceaux. En effet, ce serait un déni de mémoire, l’histoire d’une nation ne se découpant pas en morceaux, de relater que 58 années de 1962 à 2018 de l’indépendance, pour comprendre la situation tant politique, sociale, économique que culturelle de l’Algérie.
    D’où vient ce terme Algérie ? L'étymologie du nom en arabe, Al-Djaza'ir (???????), rattache le nom aux îles qui faisaient face au port d’Alger à l'époque et qui furent rattachées à sa jetée actuelle. Le terme d'île pourrait selon des géographes musulmans du Moyen Âge désigner la côte fertile de l’actuelle Algérie, coincée entre le vaste Sahara et la Méditerranée, apparaissant alors comme une île de vie. En ce qui concerne Mezghenna, Tassadit Yacine rapporte l'hypothèse d'une forme arabisée d'Imazighen, donnant au pays le nom originel Tiziri At Imezghan, "Ziri des Berbères". Une autre étymologie situe son origine dans le nom de Ziri Ibn Menad Djezaïr alors de Dziri du berbère Tiziri. L'appellation Algérie provient du nom de la ville d’Alger qui dérive du catalan Aldjère lui-même tiré d’Al-Djaza'ir, nom donné par Bologine Ibn Ziri, fils du fondateur de la dynastie Ziride, lorsqu'il bâtit la ville en 960 sur les ruines de l'ancienne ville au nom romain Icosium, Djaza’ir Beni Mezghenna. Le nom en français, Algérie, utilisé pour la première fois en 1686 par Fontenelles pour qualifier la Régence d’Alger, est officiellement adopté le 14 octobre 1839 afin de désigner ce territoire faisant partie de la Côte des Barbaresques.
    Ainsi, l’Algérie dans sa préhistoire est d’essence berbère et selon une version fréquente aurait le sens d'Homme libre, de rebelle, mais dans le cadre d’une rébellion organisée. Les Berbères sont un ensemble d’ethnies autochtones d’Afrique du Nord qui occupaient, à une certaine époque, un large territoire qui allait de l'Ouest de la vallée du Nil jusqu'à l'Atlantique et l'ensemble du Sahara. Ils y fondèrent de puissants royaumes, formés de tribus confédérées. Connus dans l’Antiquité sous les noms de Maures, ou encore Numides, l’Algérie connut la conquête romaine, l’invasion vandale, la conquête arabe, la conversion à l’Islam, la conquête espagnole, ottomane et française. Mais depuis de longs siècles, une conscience nationale "algérienne" s’est forgée, malgré bon nombre de péripéties tout au long de son histoire.
    1. L’Algérie de la période des Numides à la période romaine
    L'Algérie a été peuplée, dès l'aube des temps. Les vestiges de la présence humaine en Algérie remontent à 400 000 ans, âge attribué aux restes de l'Atlanthrope, découverts dans les sédiments du lac préhistorique Ternifine, en Oranie. L'Atlanthrope était un contemporain du Simanthrope et du Pithécanthrope de Java. Des ossements ont été retrouvés au milieu des outils de pierre taillée qu'il fabriquait. Des outils du même type ont été retrouvés sur d'autres sites attestant la présence de l'homme primitif. En Algérie, on assiste, d'une façon frappante, au voisinage immédiat de l'histoire et de la préhistoire. Hérodote et Saluste portent témoignage sur les formes maghrébines de la civilisation néolithique. Il faut souligner, que c'est au Sahara, que la civilisation néolithique a connu ses plus belles réussites avec une perfection technique inégalée, comme en témoignent les peintures du Tassili-N'Ajjers, du Tassili du Hoggar avec les pierres taillées et polies, comme on peut en voir dans la magnifique collection du musée du Bardo. A l'aube de l'histoire, l'Algérie, était peuplée par les Numides qui gardèrent, de la civilisation primitive, la famille Agnatique et l'Aguellid. Il est probable que c'est cette organisation sociale que trouvèrent les Carthaginois, à leur arrivée, au IX siècle avant J.C. Les Phéniciens fondèrent Carthage vers l'année 814 avant J.C et poussèrent leurs bateaux jusqu'en Espagne. Mais la côte africaine de la Méditerranée était très hostile : de nombreux récifs et de hauts-fonds rendaient la navigation très difficile.
    D'est en ouest, la côte algérienne abritait des comptoirs qui sont devenus : Annaba, Skikda, Collo, Jijel, Bejaïa, Dellys, Alger, Tipaza, Cherchell, Tènes, Bettioua, près d’Arzew, Ghazaouet, comptoirs qui seront plus tard les assises des villes puniques, numides et romaines. Carthage étend son influence sur les populations de l'intérieur, à travers les relations commerciales. Ainsi apparurent des villes, où l'influence punique est incontestable. Alors que Carthage rayonnait de toute sa puissance, les Royaumes numide de Gaia, Massinissa et Syphax, avaient atteint un degré de développement exceptionnel sur les plans économique, social et culturel. Bien que peu, ou encore mal connu, cette période reste l'une des plus passionnantes de l'Histoire de l'Algérie. Au plan politique, la Numidie connut des tribus indépendantes, des républiques villageoises, de vastes royaumes dotés d'un pouvoir fort qui s'est superposé aux structures tribales. Quand la Numidie réapparut au IVe siècle avant J.-C, elle formait au couchant, le royaume des Massaeysiles limité par l'Ampsaga (Rhumel) à l'est et par la Moulouya à l'ouest, avec Siga pour capitale et le royaume des Massyles dans la partie orientale du Constantinois, avec Cirta pour capitale. Hérodote rapporte que des relations commerciales se développèrent très tôt entre Phéniciens et Numides, favorisant ainsi la pénétration de la langue et de la culture puniques assez profondément dans le pays. Les Numides apprirent des Phéniciens les procédés agricoles et industriels avec la fabrication de l'huile d’olive, du vin, l'exploitation et le travail du cuivre. L'influence culturelle, par contre, fut très limitée et s'exerça essentiellement par l'intermédiaire de Carthage. Elle ne se manifesta que dans le domaine de l'art, dont nous retrouvons des exemples dans les grands médracens de l'Aurès et de Tipaza. Au cours des années qui suivirent cette guerre, la puissance carthaginoise s'affaiblit, ce qui permit au roi des Massyles, Gala, grand père de Massinissa, d'entreprendre la conquête des villes côtières, dont Hippo-Régius, qui devint sa capitale, en chassant les Carthaginois.
    Pendant la deuxième guerre punique (218-202) avant J.-C.) Romains et Carthaginois se disputèrent avec acharnement l'alliance des royaumes numides. Alliée à Hannibal, la cavalerie numide parvint à envahir l'Iberia, la Gaule, traversant les Pyrénéees, puis les Alpes, contribuant à remporter en 216 avant J.-C la bataille de Cannae, la plus célèbre victoire des troupes de Hannibal, demeurée, à ce jour, dans les annales militaires, comme un exemple de stratégie et de tactique. Lors de son couronnement, Massinissa avait 36 ans. Né en 238 avant J.C., il régna pendant 54 ans jusqu'à sa mort en 148 avant J.-C. Pendant son long règne, il entreprit la construction d'un Etat unifié et monarchique. D'abord il s'attacha à sédentariser les populations et transforma les pasteurs nomades en agriculteurs. Il favorisa l'urbanisation de la Numidie, poussant les cultivateurs à former de gros bourgs, auxquels il donna une organisation semblable à celle des villes puniques. Massinisssa qui regardait avec intérêt l'Orient grec, avait accepté la forme de civilisation que six siècles, placés sous l'influence de Carthage, elle-même hellénisée au cours des deux derniers siècles, avaient apportée aux élites Numides. Le projet politique le plus cher à Massinissa fut l’unification de tous les royaumes numides. La récupération des terres ayant appartenu à ses ancêtres lui permit d'introduire de nouvelles méthodes dans des domaines aussi variés que l'agriculture, l'hydraulique et la culture en terrasses. Pour mieux assurer sa puissance, il voulut diviniser la monarchie et établir le culte de la divinité royale. Au plan militaire, son pouvoir, aussi, fut considérable : il entretint une puissante armée et une flotte importante. Sur le plan économique, la Numidie occupa, pendant son règne, une place prépondérante dans l'économie mondiale de l'époque. Sa gestion fit de son pays un Etat très prospère qui commerçait avec la Grèce et Rome. Cirta en fut la capitale où à cette époque l’actuelle Europe vivait encore dans l’indigence. Dans son œuvre d'unification, il empiéta sur le domaine de Carthage, qui lui déclara la guerre. Massinissa en sortit vainqueur.
    La puissance grandissante de Massinissa en Afrique inquiéta Rome, au point qu'en déclarant la guerre à Carthage en 149 avant J.-C, elle visait aussi Massinissa. En détruisant Carthage en 146 avant J.C et en créant la première colonie romaine en Afrique, Rome mettait une limite à l'extension territoriale de la Numidie et au renforcement de son pouvoir économique et politique. L'occupation romaine de l'Afrique du Nord, à partir de Carthage, se fit par trois axes principaux : Le premier, suit la côte de la Tunisie du nord au sud, puis vers l'est en passant par la Libye. Le second, qui va d'est en ouest, suit la ligne du plateau intérieur, nettement en arrière des massifs côtiers. Le troisième, en diagonale nord-est et sud-ouest, représente la voie de pénétration vers la frontière sud et vers l'Aurès par Ammaedara (Haïdra, Tunisie), Thevesti (Tebessa), Thamugadi (Timgad), et enfin Lambaesis (Lambèse). Trois de ces villes furent les bases de la légion romaine, qui occupa Ammaedara sous le règne d'Auguste. En l'an 75, elle s'installa à Thevesti, en 81 à Lambaesis, qui devint par la suite son siège définitif avant d'être la capitale de la Numidie. La Numidie est un territoire militaire, dont le commandement est installé à Lambèse ; elle deviendra une province indépendante de la Proconsulaire en 198. A partir de 126, des voies de pénétration l'aideront à progresser par les pistes du Sud, mais elle se rétrécit vers le nord : Hippo Régius (Hippone) est en Proconsullaire, Igilgili (Jijel) et en Maurétanie Sétifienne. La côte de Numidie a deux ports : Rusicade (Skikda) et Chullu (Collo). Le reste de l'Algérie forme la Maurétanie Césarienne. La Maurétanie était gouvernée à partir de Césarée (Cherchell). Sa frontière est plus méridionale, loin des monts du Hodna. Au-delà de cette bande côtière, les populations numides continuent à suivre leur mode de vie, et à se battre contre l'occupation romaine. Si la sédentarisation s'est faite au temps des Phéniciens et des Royaumes numides, c'est l'urbanisation qui constituera la base de l'empire romain. Le nombre et la splendeur monumentale des cités romaines que révèlent les imposantes ruines de Timgad, Lambèse, Djemila-Cuicul, Tiddis, Tipaza témoignent du rôle joué par les Cités africaines. Dans le monde, seules deux villes, demeurent intactes et témoignent de la perfection urbanistique des cités romaines : Pompéi, en Italie, ensevelie et sauvegardée par les cendres du Vésuve, et Timgad en Algérie, ensevelie et sauvegardée par le sable du désert. Les Berbères, christianisés par Rome résistèrent de façon différenciée à la chute de Rome, puis des Vandales et l'instabilité durant la période byzantine. Certains s'enfuirent en Sicile. D'autres, notamment dans les Aurès vont résister à l'arrivée des musulmans entre 670/702. Cette période a entraîné la reconstitution de plusieurs principautés berbères. De nombreux Berbères se convertirent ensuite en masse à la religion musulmane. La conquête musulmane de l’Espagne et du sud de la France qui s'ensuivit fut menée par un contingent arabo-berbère comptant beaucoup de convertis. 
    2. De la période du kharidjisme à la dynastie des Almohades
    Durant le kharidjisme amazigh de 736/947, les Imazighen ne tardent pas à se révolter contre l'autorité du calife d'Orient, autant pour des raisons fiscales que politiques. Plusieurs royaumes amazighs autonomes font leur apparition. Dans le Maghreb central, l'un d'eux, la principauté de Tahert se développe durant 140 ans. À la suite du grand schisme de l'islam, lorsque Ali, gendre du prophète disputant le califat à Muawiya accepta une transaction, à la suite de laquelle Muawiya fut vainqueur. L'islam se divisa alors en deux branches principales : les adeptes de la branche dominante prirent le nom de sunnites et ceux qui se réclamaient d'Ali devinrent les chiites. La branche qui prévalut en Afrique du Nord est le sunnisme. Quant au kharidjisme, il disparut entièrement de l'Afrique du Nord où il n'a subsisté que dans le Sud algérien, au Mzab, les actuels originaires du Mzab, ou mozabites exerçant dans le reste de l'Algérie, les activités pacifiques, notamment le commerce contrastant particulièrement avec le goût pour le combat de leurs ancêtres. Vient la dynastie rostémide de 776/909, Ibn Rustom prenant comme épouse une femme berbère des Banou Ifren. Il fonde en 761 un royaume ibadite dans le nord du Maghreb avec Tabert pour capitale. Celui-ci, comme l’émirat de Cordoue depuis sa création en 756, conserve son indépendance du califat des Abbassides, malgré les pressions diplomatiques et militaires ainsi que les pertes de territoires. En 909, en proie à des crises intérieures, le chef chiite et fondateur de la dynastie des Fatimides, Obeid Allah, mit fin au royaume rostémide. Pour la dynastie Idrisside de 788/985, Idriss prend comme épouse une Berbère et eu un enfant, Idriss II. Deux versions des faits existent : selon la première, Abou Ourra invite Idriss vers 790 à séjourner à Tlemcen. Selon la deuxième version, Idriss regroupe ses alliés et fait une incursion à Tlemcen. Le chef des Maghraouas Mohamed Ibn Khazer fait allégeance à Idriss vers 790. Idriss va combattre les kharidjites et les Aghlabides, lorsqu'il prend pouvoir au Maghreb. La dynastie Ifrenide ayant régné de 790/1066 est anciennement établie dans leur royaume de Tlemcen. Les Banou Ifren sont des opposants à tous les régimes idéologiques. Ils choisissent d'être sufrites berbères au début VIIe siècle.
    Au Xe siècle, Abu Yazid, vers 942, est le chef de la révolte contre les Fatimides. Mais, vers 947, il est tué et les Banou Ifren organisent une lutte contre les Fatimides. Les Banou Ifren reprennent leurs territoires et contrôlent tout l'ouest du pays. Yala Ibn Mohamed détruit complètement Oran et choisit Ifgan comme capitale militaire. Les Fatimides font ensuite alliance avec les Banou Ifren. Des luttes acharnées entre les trois dynasties (Maghraouas, Ifreides et Zirides) débutent pour le pouvoir du Maghreb. Il en ressort que les Banou Ifren ne cédent pas face aux deux dynasties et Tlemcen reste leur capitale. La dynastie Banou Ifren s'achève dès l'arrivée des Hilaliens et des Almoravides au Maghreb. Vient ensuite la dynastie Aghlabide de 800/909. En 800, le calife abbasside Haroun ar-Rachid délègue son pouvoir en Ifriqiya à un gouverneur arabe du Zab, Ibrahim Ibn Al-Aghlab, qui obtient le titre d’émir Al-Aghlab établissant la dynastie des Aghlabides, qui règne durant un siècle sur le Maghreb central et oriental. Le territoire bénéficie d’une indépendance formelle tout en reconnaissant la souveraineté abbasside, les émirs aghlabides prêtant allégeance au calife abbasside.
    Au début du Xe siècle, une nouvelle dynastie supplante les Aghabides et les Rostémides et dans le Maghreb central : les Fatimides de 909/à 972. De doctrine chiite et pensant que le khalifat doit revenir à la descendance d’Ali, ils considèrent les khalifes Abbassides comme des usurpateurs. Aussi, dès sa prise de pouvoir en 909 à Raqqada, le premier représentant de cette dynastie, Ubayd Allah revêt le titre de Mahdi et celui de commandeur des croyants. Il constitue une armée parmi les Kutamas, et s'attaque aux Aghlabites dont il conquiert l'émirat en une quinzaine d'années (893-909). Cependant, les tribus berbères zénètes d’Abu Yazid en 944 s’emparent de Kairouan. Le chef berbère Ziri Ibn Menad, ayant réuni sous son autorité les tribus Sanhadja, met en déroute les tribus zénètes et sauve l'empire Fatimide. Il y gagne le poste de gouverneur du Maghreb central comme récompense de sa fidélité. Peu à peu, l'armée affaiblie des Fatimides se recompose, puisant toujours ses forces chez les Kutamas, mais aussi désormais en Perse et en Syrie. Ils parviennent finalement à se réimposer en maîtres du Maghreb occidental, avant de tourner leurs efforts armés vers l'Orient, pour aboutir à la conquête de l’Egypte en 969. À partir de ce moment, les Fatimides commencent à se désintéresser de leurs terres d'origine, les laissant au fur et à mesure tomber aux mains des Zirides à tel point qu’en 1060 la dynastie n'a plus pour territoire que l'Égypte.
    Le Maghreb a connu également la domination de la dynastie Maghraoua de 970/1068 et celle des Zirides de 972 à 1152. Les Maghraouas sont une tribu zénète dont le royaume est dans le Chlef actuel. Les Maghraouas s'allient aux Fatimides puis aux Omeyyades mais finissent par former une dynastie indépendante avec pour capitale Oujda. Les Maghraouas, grâce à Ziri Ibn Attia, prennent les principales villes de l'ouest : Tlemcen et les Zibans. Les Maghraouas envahissent la partie nord, le Maghreb el Aqsa (actuel Maroc), et choisiront Fès comme capitale. Les deux dynasties Zénètes se font la guerre. Plusieurs chefs des Maghraouas commandent la dynastie jusqu'à sa chute vers 1068. Quant à la dynastie ziride fondée par Bologhine Ibn Ziri, originaire de ces tribus berbères sanhadjas, elle règne sur l’Ifriqiya et une partie d’Al Andalus pendant environ deux siècles avec successivement Achir Kairouan et Mahdia pour capitales. En 1046, alors vassaux des Fatimides, les Zirides rompent totalement leurs relations : en reconnaissant les Abbassides comme califes légitimes, les Zirides montrent ouvertement aux Fatimides qu'ils abandonnent le chiisme. Pour réprimer les Zirides, les Fatimides envoient en 1052 les Hilaliens qui détruisent Kairouan en 1057. Mahdia devient alors la nouvelle capitale de l'empire. De 1014 à 1152 lui succède la dynastie des Hammadite qui est une branche des Zirides puisque son fondateur Hammad Ibn Bologhine est le fils de Bologhine Ibn Ziri. Il gouverne sur un territoire correspondant à peu près à l'actuelle Algérie hors Sahara durant un siècle et demi. Hammad Ibn Bologhine fonde la dynastie en 1014 en se déclarant indépendant des Zirides et en reconnaissant la légitimité des califes Abbassides de Bagdad. Mais c'est seulement en 1018 que les Zirides reconnaissent l'autorité des Hammadides. Leur capitale est dans un premier temps Al-Qala, quand, menacée par les Hilaliens, elle devient Bejaïa. Les incursions des Hilaliens, à partir de 1052 affaiblissent grandement la dynastie jusqu'à ce qu'elle soit définitivement vaincue à l'arrivée des Almohades. À la suite de la rupture avec les Zirides et dans le but de les punir, les Fatimides envoient les Hilaliens, une confédération de tribus venues en majorité d’Egypte. Ils étaient alliés avec les Hammadides ce qui permit la destruction des Ifrenides. En 1152, un siècle après l’arrivée des premiers contingents bédouins, les Béni Hilal se regroupent pour faire face à la puissance grandissante des Almohades, maîtres du Maghreb el-Aqsa et de la plus grande partie du Maghreb central. Mais ils sont écrasés à la bataille de Sétif. Paradoxalement, cette défaite n’entrave pas leur expansion, elle en modifie seulement le processus. Les Almoha-des, successeurs d’Abd el-Moumen, n’hésitent pas à utiliser leurs contingents et ordonnent la déportation de nombreuses fractions Ryâh, Athbej et Djochem dans diverses provinces du Maghreb El-Aqsa, dans le Haouz et les plaines atlantiques qui sont ainsi arabisés.
    Il y a lieu également de retenir l’importance de la dynastie Almoravide qui est une dynastie berbère en provenance du Sahara qui régna sur le Sahara, une partie du Maghreb et une grande partie de la péninsule Ibérique de la fin du XIe au début du XIIème siècle. C'est Yahya Ibn Brahim qui, en islamisant en 1035 sa tribu berbère, donne naissance à une communauté religieuse militaire qui sera à l'origine de la dynastie almoravide. Mais, c'est souvent Abdallah Ibn Yassin qui est considéré comme le père spirituel de ce mouvement. À la tête d'une armée de plus en plus impressionnante, il convertit par la force ses voisins, profitant du prétexte pour agrandir son influence territoriale. Dès 1054, il part à la conquête de l’empire du Ghana Le successeur d'Abdallah Ibn Yasin, Abu Bakr Ibn Omar est considéré comme le premier souverain almoravide. C'est lui, qui, aux alentours de 1070 fondera la ville de Marrakech avant de repartir au Ghana prendre sa capitale en 1076. Marrakech est la capitale d'un empire immense, du Niger au Tage. C'est l'apogée des Almoravides qui mènent l'une des plus grandes puissances méditerranéennes mais aussi africaines. Certaines sources indiquent aussi que les Almoravides prennent Tlemcen et Alger. D'autres sources signalent que les Almoravides s'arrêtent aux bornes des Zirides et aussi des Hammadides. D'autres sources, enfin, soutiennent que vaincus par les Hammadides délaissent Tlemcen en 1002. La prise de Marrakech par les Almohades en 1147 marque la fin de l'empire des Almoravides. Le mouvement almohade composé des Masmoudas et des Zénites, est né en réaction à l'autorité makeliste en place, à savoir les Almoravides en relation avec les dissidents exilés dans le Haut Atlas qui commencèrent par créer une communauté militaire et religieuse, dans les années 1120. La guerre éclate, et Tlemcen, Fès puis Marrakech tombent, annonçant la disparition des Almoravides en 1147. Au fur et à mesure des années et des différents règnes, les Almohades vont agrandir leur royaume, et finir par unifier tout le Maghreb et le sud de l'Al Andulus pendant un demi-siècle. La dynastie Hafside, d’abord alliée et vassale des Almohades se proclame indépendante en 1230. Elle est alors divisée entre deux capitales Bejaia et Tunis. C'est au XVe siècle, sous Muhammad IV al Mutansir que la dynastie connaît son apogée. Les Hafsides contrôlent alors un territoire qui s'étend de l'est de l’Algérie à partir d’Alger jusqu'au nord-ouest de la Libye. Au XVIe siècle, l'empire, de nouveau grandement affaibli par des luttes internes, subit les attaques des Espagnols qui débarquent sur les villes côtières comme Bejaia.
    La dynastie des Zianides aussi appelés Abdalwalides est une dynastie berbère zénète ayant régné depuis Tlemcen de 1235 à 1556 fondé par Yaghmoracen Ibn Zyan et dont l'étendue du Royaume préfigurait une partie de l'actuelle Algérie. Les Abdalwadides, furent refoulés vers les hautes plaines d’Oranie par l'invasion des Hilaliens en 1051. Les Zianides sont vaincus par les Ottomans en 1556. Selon Ibn Khaldoun, la dynastie Mérinide a régné de 1258 à 1465. Elle serait d’origine zénète issue de la tribu des Wassin. Établis dans le sud des Aurès (Biskra- Algérie), les Banu Marin furent peu à peu, dès le XIe siècle, poussés vers l'Ouest par l'arrivée des tribus arabes des Banu Hilal. Les Mérinides dominent, diverses régions de l'actuel Maroc et imposent durant une année leur pouvoir sur une partie du Maghreb. Le centre de leur royaume se situe entre Taza et Fès. Ses frontières évoluent avec le temps, de l’océan Atlantique à l’ouest, la mer Méditerranée au nord, le domaine des Zianides à l’Est, et le Sahara au sud. En 1358 la mort d’Abu Inan Faris, tué par l'un de ses vizirs marque le début de la décadence de la dynastie qui ne parvient pas à refouler les Portugais et les Espagnols, leur permettant, à travers leurs continuateurs les Wattassides de s'installer sur la côte. La résistance s'organisera autour des confréries et des marabouts. Rappelons que les musulmans composés en en partie de Berbères islamisés ont régné près de huit siècles de 711 à 1492 en Andalousie. Une tête de pont musulmane s'est maintenue durant une période en Provence dans le massif des Maures et à Ramatuelle dans le sud de la France jusqu'à la fin du Xe siècle. La Sicile fut également sous domination musulmane pendant près de 250 ans, et la majeure partie de ses habitants se convertirent à l’islam jusqu’à ce que les armées chrétiennes et normandes ne récupèrent l’île, fondant le royaume de Sicile. A la suite du décret d’expulsion des Morisques, une partie d'entre eux s'installera ailleurs en Europe, plusieurs se convertirent au christianisme, le reste se réfugiera en Afrique du Nord.
    3. L’occupation espagnole et ottomane
    Au mois de juillet 1501 les Portugais lancent une expédition pour tenter d'accoster sur la plage des Andalouses. Il faudra attendre le débarquement de Mers El Khébir en 1505 pour voir l’Espagne s'engager dans la première expédition organisée contre Oran. Après l’occupation du port de Mers El Khébir et celui de la ville d’Oran - 1509 - la ville fut désertée, puis totalement occupée par les troupes espagnoles Au XVI siècle, les Espagnols font ainsi d’Oran une place forte et construisent une prison sur un éperon rocheux près de la rade de Mers El Khébir. Les juifs d’Oran n’eurent pas la vie facile avec les Espagnols, considérés comme des ennemis de la religion. Les juifs qui habitaient Ras El Ain et le Ravin Blanc furent expulsés hors d’Oran à partir de1669 durent habiter la montagne de La Corniche Supérieure (Misserghin). En 1510 les Espagnols attaquent la ville d’Alger et bâtirent sur un îlot de la baie d'Alger une forteresse, le Peñón d'Alger, destinée à bombarder la ville et à empêcher son approvisionnement. Pedro prend Bejaïa en 1510/1555. Cependant en 1514, grâce à une attaque combinée des Kabyles menée par Sidi Ahmed Ould Kadi à la tête de 20 000 hommes et des Turcs par la mer, la ville de Bejaia sera temporairement libérée de la présence espagnole. Les Espagnols en seront ensuite définitivement expulsés en 1555 par les Ottomans de 1515 à 1830 dirigés par Salah Rais Pacha. Là nous avons deux versions.
    Selon la première version, le territoire de l'actuelle Algérie était considérablement divisé. Au sud le sultanat de Touggourt était indépendant depuis 1414, tandis qu'au nord-ouest la région était gouvernée par les zianides à l'exception de la ville d'Oran qui était gouvernée par les Espagnols depuis 1509. La conquête ottomane de la région d'Alger commença en 1518, et fut successivement gouvernée, pour le compte de l'Empire ottoman, par des beylerbeys (gouverneurs généraux) de 1518 à 1587, des pachas de 1587 à 1659, des aghas de 1659 à 1671 et des deys de 1671 à 1830. La région de Constantine, conquise en 1525, prit une relative autonomie administrative par rapport à Alger en 1567 et fut administrée par des beys jusqu'à la conquête française le 13 octobre 1837. Du côté d'Oran, la province fut annexée à l'empire ottoman de 1708 à 1732, puis à partir de 1792. Selon la seconde version, la conquête ottomane de la région d'Alger commença en 1518, et fut successivement gouvernée, pour le compte de l'Empire ottoman, par des beylerbeys (gouverneurs généraux) de 1518 à 1587, des pachas de 1587 à 1659, des aghas de 1659 à 1671 et des deys de 1671 à 1830. En principe, l'autorité des ottomans s'étendait sur l'ensemble de la Régence d'Alger, c'est-à-dire le nord de l'Algérie actuelle. Mais en réalité celle-ci variait selon l'époque et les régions concernées. Ainsi des régions montagneuses comme la Kabylie et ou les Aurès entraient à nombreuses reprises en révolte contre l'Autorité ottomane. À l'est de l'Algérie dans les Aurès plusieurs tribus s'unissent et déclenchent des luttes contre les Ottomans. Les Ouled Daoud ainsi que plusieurs tribus empêcheront les Ottomans de pénétrer dans leurs territoires. Pour la période ottomane nous avons, l’époque des Beylerbeys 1515 à 1587 et l’époque des Pachas 1587/1659. Cette période est surtout marquée par la lutte de Charles Quint et son vassal Barberousse. Pendant cette période, les trois règnes d’Hassan Pacha ou "Hassan Barberousse", fils du fondateur de la régence, furent marqués par des interventions armées au Maroc et des tentatives de reprises d’Oran. Le sultan ottoman a choisi la durée du règne d'un pacha de 3 ans. Le premier était Dali Ahmed Pacha 1589/1582, Pendant ce règne les relations entre la France et l’Algérie ont connu une détérioration suite à son soutien aux Espagnols contre l’Algérie. Ensuite l’époque des Aghas1659/1671 et l’époque des Deys 1671/1830. Les Aghas sont les officiers des forces terrestres ; l'agha était nommé par le conseil. Cette période a connu une grande attaque de la France sur El Kala en 1663 et une autre sur Jijel en 1664 mais toutes ont échoué. Vers 1600 se stabiliseront définitivement les frontières orientales et occidentales de la Régence, à la suite des victoires sur le sultan marocain Moulay Ismaïl en 1694. Le pouvoir de ces chefs s'accrut rapidement. Baba Ali en 1710 obtient l'investiture de la Régence. Comme leur pouvoir était électif, les deys restèrent toujours à la merci des janissaires, qui les déposaient à leur gré. Le dernier dey d'Alger, Hussein régnait depuis 12 ans au moment de la conquête française en 1830. Cependant des zones géographiques n’ont pas été dominées par les Ottomans de 1515 à 1830 ayant été incapables d'étendre leur autorité aux régions sahariennes. Le Sahara était l'axe principal des échanges commerciaux entre l'Afrique noire et le nord.. A Ouargla, les habitants étaient gouvernés par l'autorité des zaouïas. Les mouvements des marabouts étaient fort implantés dans toutes les régions du sud et dans une partie des Aurès. Dans l'extrême sud, une confédération targuie, les Kel Ahaggar fut formée dans le Sahara algérien vers l'année 1750.
    4. La colonisation française de 1830 à 1962
    Il semblerait, peut être un prétexte, que tout aurait commencé par la fameuse affaire de l’éventail. L'origine de la dernière querelle entre la France et la régence d’Alger remonte au Directoire des commerçants juifs de Livourne installés à Alger au milieu du XXVIIIe siècle, les Bacri et les Busnach, ont alors livré d'importantes quantités de grains pour nourrir les soldats participant avec Bonaparte à la campagne d’Italie. Bonaparte refuse de régler la facture qu'il juge excessive. En 1820, Louis XVIII éponge la moitié des dettes du Directoire. Le dey, créancier des Bacri pour 250 000 francs, exige de la France le versement de la somme destinée aux commerçants livournais. Comme il pense que la France n'a pas l'intention de rembourser le prêt, il se trouve déjà en froid avec le consul. Mais une affaire bien plus grave met le dey hors de lui : la France avait la concession d'un entrepôt commercial à La Calle, et par l'intermédiaire de son représentant Deval, s'était engagée à ne pas le fortifier. Or, elle a fortifié l'entrepôt. Lorsque le dey s'en rendit compte et qu'il demanda par écrit des explications au gouvernement français sans obtenir de réponse, il se contenta de demander des explications verbalement au consul de France qui choisit le parti de le prendre de haut. Le 30 avril 1827 à Alger, le dey soufflette avec son éventail le consul de France, Deval. L'épisode entraîne la rupture diplomatique avec la France. Le Conseil des ministres décide d'organiser une expédition en Algérie le 31 janvier 1830.
    La conquête de l’Algérie de 1830 à 1871, marque la fin de la domination ottomane et le début de la domination française. D'abord nommés «possessions françaises dans le Nord de l'Afrique», ces territoires prendront officiellement le nom d'Algérie, le 14 octobre 1839. La population algérienne est estimée à 3 millions d'habitants avant la conquête française de 1830. Selon l'ouvrage Coloniser, exterminer de l'historien Olivier Le Cour Grandmaison je cite : « le bilan de la guerre, presque ininterrompue entre1830/1872 souligne son extrême violence ; il permet de prendre la mesure des massacres et des ravages commis par l'armée d'Afrique. En l'espace de quarante-deux ans, la population globale de l'Algérie est en effet passée de 3 millions d'habitants environ à 2.125.000 selon certaines estimations, soit une perte de 875.000 personnes, civiles pour l'essentiel. Le déclin démographique de l’élément arabe était considéré comme bénéfique sur le plan social et politique, car il réduisait avantageusement le déséquilibre numérique entre les indigènes et les colons." Plusieurs observateurs s'accordent à dire que la conquête de l’Algérie a causé la disparition de presque un tiers de la population algérienne. Guy de Maupassant écrivait dans Au Soleil en 1884 je le cite : "Il est certain aussi que la population primitive disparaîtra peu à peu; il est indubitable que cette disparition sera fort utile à l'Algérie, mais il est révoltant qu'elle ait lieu dans les conditions où elle s'accomplit". Nous pouvons scinder cette période historique en plusieurs phases.
    Sous Louis Philippe 1er de 1830 à 1848, l’Emir Abd El Kader figure charismatique, fondateur de l’Etat algérien selon certains historiens, résista pendant de longues années à l’occupation coloniale. Il attaque des tribus alliées de la France et bat le général Trézel dans les marais de la Makta près de son fief de Mascara dans l'Ouest algérien. Il encercle la ville voisine d’Oran pendant 40 jours. Arrivé en renfort de métropole, le général Bugeaud inflige une défaite à Abd El Kader. Le traité de Tafna est signé le 30 mai 1837 entre le général Bugeaud et l’Emir qui reconnaît la souveraineté de la France. En échange de pouvoirs étendus sur les provinces de Koléa, Médéa et Tlemcen il peut conserver 59 000 hommes en armes. L'armée française passe, en septembre 1839, les Portes de fer dans la chaîne des Bibans territoire que l'émir comptait annexer. Abd El-Kader, considérant qu'il s'agit d'une rupture du traité de Tafna, reprend, le 15 octobre 1839 la guerre contre la France le 16 mai 1843. Le 14 août 1844 le général Bugeaud écrase l'armée du sultan marocain à la bataille d’Isly. L'armée marocaine se replie en direction de Taza. Le sultan s'engage alors à interdire son territoire à Abd El-Kader en traitant avec la France. Le 23 septembre les troupes d'Abd El Kader sortent victorieuses lors de la bataille de Sidi Brahim engagée par le colonel Montagnac. En décembre 1847, Abd El Kader se rend aux spahis (nomades des régions steppiques de l'Algérie). Placé en résidence surveillée pendant quatre ans en France, l'émir fut libéré par Napoléon III, visita plusieurs villes de la métropole avant de rejoindre Damas et résida le restant de sa vie en Syrie. Le 11 décembre 1848 la Constitution de 1848 proclame l'Algérie partie intégrante du territoire français. Bône, (Annaba actuellement) Oran, Alger deviennent les préfectures de trois départements français. Les musulmans et juifs d'Algérie deviennent "sujets français" sous le régime de l’indigénat. Le territoire de l'ex-Régence d'Alger est donc officiellement annexé par la France, mais la région de la Kabylie qui ne reconnaît pas l'autorité française résiste encore. L'armée française d'Afrique contrôle alors tout le nord-ouest de l'Algérie. Les succès remportés par l’armée française sur la résistance d'Abd el-Kader, renforcent la confiance française, et permettent de décréter, après débats, la conquête de la Kabylie qui doit intervenir à l'issue de la guerre de Crimée (1853 -1856) qui mobilise une partie des troupes françaises. C’est à cette époque que Fatma N’soumer la femme rebelle marqua une grande résistance. Née en 1830, l'année même de l'occupation française d'Algérie, en 1853, elle avait 23 ans dans son Djurdjura natal. Elle est arrêtée le 27 juillet 1857 dans le village de Takhliit Ath Atsou près de Tirourda. Placée ensuite en résidence surveillée à Béni Slimane elle y meurt en 1863, à l'âge de trente-trois ans, éprouvée par son incarcération.
    En mars 1871, profitant de l'affaiblissement du pouvoir colonial à la suite de la défaite française lors de la guerre franco-prussienne (1870-1871), une partie de la Kabylie se soulève favorisée par plusieurs années de sécheresse et de fléaux. Elle débute au mois de janvier avec l'affaire des Spahis et en mars avec l'entrée en dissidence de Mohamed El Mokrani qui fait appel au Cheikh Haddad, le grand maître de la confrérie des Rahmaniya. La révolte échoue et une répression est organisée par les Français pour "pacifier" la Kabylie avec des déportations. À la suite d'un ordre qui a été donné par l'armée de les envoyer en France, les Spahis se soulèvent fin janvier 1871 à Moudjebeur et à Ain-Guettar, dans l'Est algérien à la frontière avec la Tunisie. Le mouvement est rapidement réprimé. Dès lors le seul moyen de prévenir les révoltes, c'est d'introduire une population européenne nombreuse, de la grouper sur les routes et les lignes stratégiques de façon à morceler le territoire en zones qui ne pourront pas à un moment donné se rejoindre. La loi du 21 juin 1871 (révisée par les décrets des 15 juillet 1874 et 30 septembre 1878) attribue 100 000 hectares de terres en Algérie aux immigrants d'Alsace-Lorraine. De 1871 à 1898 les colons acquièrent 1 000 000 d'hectares, alors que de 1830 à 1870 ils en avaient acquis 481.000. Le 26 juillet 1873 est promulguée la loi Warnier visant à franciser les terres algériennes et à délivrer aux indigènes des titres de propriété. Cette loi donne lieu à divers abus et une nouvelle loi la complétera en 1887. Son application sera suspendue en 1890. Le Code de l’Indigénat est adopté le 28 juin 1881 distinguant deux catégories de citoyens : les citoyens français (de souche métropolitaine) et les sujets français, c'est-à-dire les Africains noirs, les Malgaches, les Algériens, les Antillais, les Mélanésiens. Le Code était assorti de toutes sortes d'interdictions dont les délits étaient passibles d'emprisonnement ou de déportation. Après la loi du 7 mai 1946 abolissant le Code de l'indigénat, les autochtones sont autorisés à circuler librement, de jour comme de nuit, et récupérer le droit de résider où ils voulaient et de travailler librement. Cependant, les autorités françaises réussirent à faire perdurer le Code de l'indigénat en Algérie jusqu'à l'indépendance en maintenant le statut musulman et en appliquant par exemple le principe de responsabilité collective qui consistait à punir tout un village pour l'infraction d'un seul de ses membres. L'Algérie possède un nouveau statut en 1900 : elle bénéficie d'un budget spécial, d'un gouverneur général qui détient tous les pouvoirs civils et militaires.
    5. Du nationalisme algérien à la révolution du 1er novembre 1954
    Si l’Emir Abdelkader est considéré comme le précurseur de la fondation de l’Etat algérien, Messali Hadj est considéré comme un des fondateurs du nationalisme algérien. Ainsi Messali Hadj dès 1927 réclame l’indépendance de l’Algérie ayant été le fondateur du parti du peuple algérien (PPA), du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques et du Mouvement national algérien (MNA). Cependant, bien que la résistance ait toujours existé depuis toutes les invasions, ceux sont les guerres mondiales qui permirent une prise de conscience plus forte de l’injustice que frappait la majorité des Algériens souvent analphabètes et travaillant à des salaires de misère. Pour faire face aux pertes humaines de la Grande Guerre, la France mobilisa les habitants des départements français d'Algérie : musulmans, Juifs et Européens. 249.000 Algériens furent mobilisés (73.000 mobilisés dans la population française, et 176. 000 dans la population "indigène") avec 38.000 à 48.000 des leurs sur les champs de bataille d’Orient et d’Occident durant la Première Guerre mondiale. Durant la seconde guerre mondiale, en Algérie, la conscription engagea 123 000 musulmans Algériens et 93. 000 Européens d'Algérie (Pieds-Noirs) dans l'armée française; 2.600 des premiers, et 2.700 des seconds furent tués dans les combats de 1940. En 1942, (appel du général de Gaulle le 08 novembre 1942) et dans le cadre de l’opération Torch (débarquement des Anglo-Américains à Oran, Alger, Annaba) de nombreux Algériens furent engagés dans les forces alliées au sein de l’armé française de la Libération et engagés sur les fronts italiens et français. Entre 1942/1943, les effectifs mobilisés en Algérie s'élèvent sur la période à 304.000 Algériens (dont 134.000 "musulmans", et 170.000 "européens") Ils sont engagés en Tunisie de novembre 1942 à mai 1943, en Italie de novembre 1943 à juillet 1944, et enfin en France et en Allemagne d'août 1944 à juin 1945. Nous trouvons Ahmed Ben Bella, Mohammed Boudiaf, Mostefa Ben Boulaïd, Krim Belkacem. La guerre d’Indochine (1946-1954) absorbe les cadres militaires et fait combattre les volontaires et soldats de métiers, légionnaires et les troupes coloniales dont 35 000 maghrébins (Marocains & Algériens) qui comptent pour 1/4 de l'effectif du corps expéditionnaire. Le 08 mai 1945 alors que la seconde guerre mondiale prend fin en Europe, en Algérie, des manifestations nationalistes algériennes sont réprimées par l’armée française à Sétif et Guelma. On dénombre 103 Européens tués, selon la source officielle française 10 000 algériens et selon la source algérienne 45000. Suite au Manifeste du peuple algérien de Ferhat Abbas en 1943, les élections législatives de 1946 sont un succès pour l’Union démocratique du Manifeste algérien (UDMA). Son parti remporte onze des treize sièges réservés à l’Algérie à l'Assemblée nationale. La loi sur le statut de l’Algérie est promulguée en septembre 1947 : l’Algérie reste composée de trois départements et le pouvoir est représenté par un gouverneur général nommé par le gouvernement français. Une Assemblée algérienne est créée, composée de deux collèges de 60 représentants chacun. Le premier sera élu par les Européens et une élite algérienne (diplômés, fonctionnaires…) et le second par le reste de la population algérienne. Enfin l'article 2 précise "l'égalité effective est proclamée entre tous les citoyens français". En octobre 1947, le MTLD de Messali Hadj obtient une large victoire lors des élections municipales entrainant la répression des autorités françaises. En 1948 trente-six des 59 candidats du MLTD sont arrêtés.
    Il est utile de préciser qu’au début du XX siècle plusieurs leaders algériens revendiquent le droit à l'égalité ou à l'indépendance. Plusieurs partis vont être créés et plusieurs pamphlets seront écrits pour défendre les droits des Algériens. Plusieurs penseurs algériens vont vilipender les plus importantes personnalités du régime colonial français. La plupart des figures du mouvement algérien vont être surveillées de près par les services policiers français, d'autres seront exilées vers d'autres pays comme l'a été l'émir Khaled El Hassani Ben El Hachemi en Egypte puis en Syrie. Nous avons des figures et sans être exhaustif, Messali Hadj, Malek Bennabi, Mohamed Hamouda Bensai, Ben Badis, Mohamed Bachir El Brahimi, Larbi Tebessi, Ferhat Abbas, Omar Ouezggane etc. La question algérienne est posée, encore qu’existe des divergences d’approche, avec la création d’organisations comme le Parti de la réforme ou mouvement pour l'égalité, l’Association des oulémas musulmans algériens, association de l’Etoile nord africaine, le Parti du peuple algérien , les amis du Manifeste des Libertés et le parti communiste algérien. À la suite de la mort d’Abdelhamid Ben Badis en 1940 et à l'emprisonnement de Messaali Hadj, en 1948, le parti Mouvement pour le triomphe des libertés revendique le statut de l'égalité ou de l'indépendance des Algériens. Les arrestations et les interdictions se multiplièrent. Dès lors, le CRUA est fondé en mars 1954 et organise la lutte armée. Le parti du Mouvement national algérien est fondé en juillet 1954 par les messalistes. Le Front de Libération nationale (FLN) lui succède en octobre 1954 par la branche du CRUA (Comité révolutionnaire d'unité et d'action). Par la suite, existera une divergence entre la tendance de Messali Hadj et celle du FLN, suite à l’échec de la médiation de Ben Boulaid ce qui entrainera par la suite des luttes fratricides.
    L'action armée va venir du CRUA. Le déclenchement de la révolution algérienne a été décidé dans la Casbah d’Alger et à Batna sous la présidence de Mostefa Ben Boulaid dans la réunion des 22 cadres du Comité révolutionnaire d’unité et d’action CRUA), qui sont Badji Mokhtar- Belouizdad Athmane- Benboulaid Mustapha, Benabdelmalek Ramdane, Benaouada Amar, Ben M’hidi Larbi, Bentobbal Lakhdar, Bitat Rabah, Bouadjadj Zoubir, Bouali Said, Bouchaib Ahmed, Boudiaf Mohamed, Boussouf Abdelhafid, Derriche Elias, Didouche Mourad, Habachi Abdesslam, Lamoudi Abdelkader, Mechati Mohamed- Mellah Rachid, Merzougui Mohamed, Souidani Boudjema, Zighoud Youcef. L’une des décisions stratégiques du groupe est la mise en place d’un découpage territorial du pays en cinq zones coiffées par Mostefa Benboulaïd pour la zone 1, Didouche Mourad pour la 2, Krim Belkacem pour la 3 - Rabah Bitat pour la 4 et Larbi Ben M’hidi pour la 5, Mohamed Boudiaf assurant la coordination et les relations avec l’extérieur. La déclaration du 01 novembre 1954 est émise à partir de Tunis. Dans la nuit du 1er novembre 1954 la caserne de la ville de Batna est attaquée par les moudjahidines. Et c’est la guerre. 100 000 soldats français sont affectés dans les Aurès et plus tard ils seront plus de 400 000 en Algérie. Le massacre de Skikda (ex-Philippevillois) la mort d'une centaine de manifestants algériens, eut lieu du 20 au 26 du mois d'août 1955. La même année, à l'Assemblée générale de l'O.N.U, l'inscription de l'affaire algérienne est à l'ordre du jour. Le Congrès de la Soummam organisé par Abane Ramdane,Larbi Ben M’hidi, et Krim Belkacem le 26 aout 1956 au villages Ighbal et Ifri dans la commune d’Ouzellaquen (Kabylie) a été déterminant et a été l’ acte fondateur de l'État Algérien moderne et pilier déterminant pour la réussite de la révolution Algérienne. "La primauté du politique sur le militaire" constitua l'un des fondements du Congrès. Après le congrès de la Soummam, l'Algérie a été divisée en six wilayas ou états-majors. Une wilaya est divisée en quatre zones. Chaque zone est divisée en quatre régions. La région est divisée en quatre secteurs. Le Conseil national de la révolution algérienne CNRA désigné par le congrès de la Soummam se composait de 34 membres : 17 titulaires et 17 suppléants Pour les titulaires nous avons Mostefa Ben Boulaïd, Youcef Zighoud, Belkacem Krim,Amar Ouamrane, Med Larbi Ben M’hidi, Rabah Bitat Mohammed Boudiaf, Ramdane Abbane -Ahmed Ben Bella, Mohammed Khider, Hocine Aït Ahmed, Med Lamine Debba-ghine- Idir Aïssat, Ferhat Abbas, M’hamed Yazid, Benyoucef Ben Khedda, Taoufik El Madani. Après la condamnation de Larbi Ben M’hidi et après le déroulement du Congrès de la Soummam, le FLN intègre les dirigeants du mouvement national algérien (MNA). Plusieurs partis algériens adhèrent à la cause du FLN. Les Aurès, le Constantinois, l'Ouest de l'Algérie, la Kabylie, etc., seront les zones les plus sensibles du point de vue stratégique et logistique. Les deux pays (le Maroc et la Tunisie) sont sous protectorat français mais aideront le FLN. Ils hébergeront les deux armées de l'ALN aux frontières.
    La délégation des principaux dirigeants du FLN Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Ait Ahmed, Mohamed Boudiaf, et Ahmed Ben Bella est arrêtée, à la suite du détournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat. En 1959, Messali Hadj sort de prison, il est assigné à résidence. Les étudiants algériens s’impliquent. Après la création de l’UGEMA en 1955 par Belaid Abdesselam, Mohamed Seddik Benyahia, Lamine Khène, et Ait Chalal, la section locale de Montpellier élit à sa tête Mohamed Khémisti ( futur ministre des affaires étrangères qui fut assassiné durant la période Ben Bella). Des intellectuels français vont aider le FLN comme Maurice Audin qui fut torturé et tué par les services français, Franz Fanon s'engage auprès de la résistance algérienne. Albert Camus, natif d'Algérie, fut un défenseur des droits des algériens, dans les années 1940, avant de refuser de prendre position pour l'indépendance avec cette phrase célèbre prononcée à Stockholm en 1957 : "Si j'avais à choisir entre la justice et ma mère, je choisirais encore ma mère". Dès 1956, Jean Paul Sartre, et la revue Les Temps modernes prennent parti contre l'idée d'une Algérie française et soutiennent le désir d'indépendance du peuple algérien. La découverte de pétrole dans le sud algérien favorise les convoitises et ainsi est annoncé le plan de développement économique et social dit Plan de Constantine visant à la valorisation de l'ensemble des ressources de l'Algérie, mettant en relief les relations financières entre l'Algérie et la métropole (juin 1955) et les perspectives décennales du développement économique de l'Algérie (mars 1958). Ce plan était surtout destiné à l'affaiblissement politique du FLN. Les principaux objectifs fixés par ce plan sont la construction de 200.000 logements, permettant d'héberger un million de personnes ; la redistribution de 250.000 hectares de terres agricoles ; le développement de l'irrigation ; la création de 400.000 emplois industriels ; la scolarisation de tous les enfants en âge d'être scolarisés à l'horizon de 1966 ; l'emploi d'une proportion accrue de Français musulmans d'Algérie dans la fonction publique (10%) ; l'alignement des salaires et revenus sur la métropole ainsi qu’une d'industrialisation s'appuyant à la fois sur des aides directes et indirectes aux entreprises privées investissant en Algérie (exemption de certains impôts, subventions à l'investissement à hauteur de 10%), l'aménagement de zones industrielles (notamment celle de Rouiba-Reghaïa, sur 1100 hectares, à l'est d'Alger) et la mise en valeur des ressources en hydrocarbures (pétrole et gaz naturel) découvertes dans le Sahara, susceptibles de fournir des ressources d'exportation et une énergie bon marché.


    votre commentaire
  •  

                                       Qu'est-ce que la corruption?

     

     

    De nos jours, la corruption est un sujet qui est ouvertement évoqué dans la plupart des pays, et rares sont ceux qui prétendent ne pas en souffrir. C’est là une bonne chose, car les hommes politiques, les représentants patronaux et syndicaux, les journalistes et la société civile ont ainsi, exceptionnellement, l’occasion de s’exprimer d’une seule voix pour dire que l’éradication de ce fléau revêt un caractère d’urgence.

    En revanche, ils ont plus de mal à s’entendre sur ce que recouvre précisément la notion de corruption. Même la définition la plus largement utilisée, à savoir « l’abus de pouvoirs conférés par une fonction publique à des fins d’enrichissement personnel », peut paraître simplificatrice.Au début des années 90, de multiples initiatives ont été prises dans le but de lutter contre la corruption, au niveau national et régional aussi bien qu’international. Elles ont donné lieu à une coopération exceptionnellement intense au niveau mondial qui a débouché sur l’élaboration d’une panoplie d’instruments internationaux comme la Convention de l’OCDE sur la lutte contre la corruption d’agents publics étrangers dans les transactions commerciales internationales ou la Convention pénale du Conseil de l’Europe sur la corruption. La raison pour laquelle la communauté internationale s’est mobilisée pour lutter contre la corruption est simple: celle-ci ne respecte aucune frontière, n’admet aucune distinction économique et s’introduit dans toutes les formes de gouvernement. A terme, aucun pays ne peut supporter les coûts sociaux, politiques et économiques qu’entraîne la corruption. Elle sape la confiance dans les institutions politiques et incite à mépriser les règles du droit ; elle fausse l’affectation des ressources et nuit à la concurrence sur les marchés ; et elle a des effets néfastes sur l’investissement, la croissance et le développement. En outre, la corruption a un coût extrêmement élevé pour les classes les plus pauvres de la population dans la mesure où elle leur interdit l’accès aux services de base essentiels.OPACITÉ ET MOBILITÉUne multitude de facteurs peuvent influer sur la corruption, sur ses différentes manifestations, sur son étendue, voire sur l’idée que s’en fait le public. Il est indispensable d’en comprendre les multiples aspects pour essayer de s’y attaquer avec efficacité.La corruption se présente sous de nombreuses formes. Corruption active, extorsion, fraude, trafic, détournement -- mais aussi népotisme et connivence -- en font partie. Les actes les plus directs n’impliquent pas toujours le versement de fonds ; d’autres « cadeaux » ou avantages, tels que l’admission dans un club très fermé ou la promesse de bourses pour des enfants, ont été utilisés comme « pots- de- vin » pour conclure des affaires. Quelle que soit sa forme, la corruption implique toujours un échange ; elle suppose qu’il y ait, d’une part, une offre (le corrupteur) et, de l’autre, une demande (le bénéficiaire). C’est la raison pour laquelle il faut mettre au point des mesures visant les deux termes de cette relation.Par ailleurs, la corruption peut exister dans de nombreux secteurs de l’économie. Un cas souvent cité, et moralement répréhensible, est celui des agents publics qui abusent de la confiance du public en se laissant corrompre par des entreprises privées. Cependant, les distinctions entre le secteur privé et le secteur public s’estompent avec les privatisations, et la corruption qui sévit à l’intérieur du secteur privé n’est pas non plus sans conséquences néfastes. Même si elle n’est pas aussi courante, la corruption entre agents publics existe également. Ainsi, le scandale récemment soulevé par une affaire de corruption entre des représentants de gouvernements et des responsables du Comité international olympique pour influer sur le choix de la ville qui devait accueillir les Jeux olympiques nous rappelle que les règles valent également entre représentants des autorités et ceux d’organisations non gouvernementales.Il y a aussi différents degrés de corruption. Certains observateurs établissent une distinction entre la « petite » corruption et la « grande » corruption. La première concerne généralement le versement de sommes peu élevées à des agents publics de rang inférieur, dans le but de « faciliter les choses » ou de contourner certains obstacles bureaucratiques. A plus grande échelle, les cas des grandes entreprises multinationales versant des milliers, voire des millions de dollars à des responsables gouvernementaux ou des hommes politiques pour obtenir des contrats commerciaux lucratifs, qui font la une des journaux. Cette distinction ne signifie pas que certaines formes de corruption sont pires que d’autres. De fait, la petite corruption, qui peut entraver la mise en œuvre de programmes d’enseignement et de soins de santé de base, peut avoir des conséquences très sérieuses, impliquant parfois de nombreuses années supplémentaires de dénuement pour les populations économiquement désavantagées. Lorsque la corruption atteint les institutions politiques et économiques d’un pays, ce n’est plus un petit groupe d’individus malhonnêtes qui est en cause, mais une corruption institutionnelle ou systémique. Ce phénomène se développe particulièrement lorsque les institutions sont en position de faiblesse ou inexistantes. Il est étroitement lié à une mauvaise gestion des affaires publiques. La corruption systémique est particulièrement répandue en l’absence de moyens de contrôle législatifs adéquats, d’instances judiciaires ou d’instances de contrôle autonomes, de moyens d’information professionnels et de représentants de la société civile indépendants. Face à cette forme de corruption, des réformes visant à assurer plus de transparence et de responsabilité dans les institutions publiques et les activités des administrations doivent être mises en œuvre sans retard.La tâche est considérable. Il ne faut cependant pas oublier que chaque fois qu’il y a corruption, à quelque niveau que ce soit, ce sont en définitive les citoyens et la société tout entière qui en sont les victimes. C’est pourquoi la lutte contre la corruption est si importante. La recherche de mesures efficaces, crédibles et applicables pour éradiquer la corruption et pour en désigner les responsables n’est pas seulement un noble objectif. C’est peut-être la survie de nosinstitutions économiques, politiques et juridiques qui est en jeu   Bibliographie:OCDE, Affairisme: la fin du système: Comment combattre la corruption,  


    votre commentaire
  • Rétrospective

                    L'Algérie : "le coup d'Etat permanent"

    Elire un vrai président sera un combat fondamental qui attend le citoyen, car il doit entreprendre des actions pour réclamer le privilège d'élire un président légitime au sens large du terme, et en finir avec la pratique de désignation d’un chef d'État par un club de militaires.

    Si Bouteflika ne fait jamais d’efforts à considérer le peuple, parce que celui-ci ne l'a jamais élu et il ne lui doit rien. Il a été choisi par les décideurs, les généraux pour être plus précis, pour diriger le pays selon les plans qu'ils ont établis et à leur gré. C'est une tradition politique algérienne qui existe depuis le jour de l'indépendance.

    À entendre les absurdités du secrétaire général de l'UGTA, Sidi-Said, pour dire aux Algériens que les présidentielles du 19 avril prochain sont une formalité au profit de Bouteflika, elle est une bonne raison de s'inquiéter, et de se poser la question : où va l'avenir du pays avec ce genre d'attitudes.

     

    Pour avoir une idée sur ses errements déconcertants du pouvoir il existe un ouvrage politique très intéressant écrit au 15e siècle par l’italien Nicolas Machiavel : Le Prince. Ce livre illustre le cynisme des gouvernants et rappelle surtout que les Algériens n’ont rien inventé. Au chapitre IX - la principauté civile – il décrit une situation qu’on peut facilement l’assimiler au mode de fonctionnement politique du pays, et l’un des passages sur le choix d’un dirigeant qui peut susciter notre intention :

     

    «Le prince élevé par les grands a plus de peine à se maintenir que celui qui a dû son élévation au peuple. Le premier, effectivement, se trouve entouré d’hommes qui se croient ses égaux, et qu’en conséquence il ne peut ni commander ni manier à son gré ; le second, au contraire, se trouve seul à son rang, et il n’a personne autour de lui, ou presque personne, qui ne soit disposé à lui obéir».  

    Plus loin, il continue : «Quand les grands voient qu'ils ne peuvent résister au peuple, ils recourent au crédit,  à l'ascendant de l'un d'entre eux, et ils le font prince, pour pouvoir, à l'ombre de son autorité, satisfaire leurs désirs ambitieux».

    Nous sommes loin de l’ère de l’auteur du livre ou la moralité n’a pas beaucoup de place. Notamment les comportements des rois, des hommes de l’église où les souverains sont dénués de bons esprits, et ils s’affranchissent de toute règle établie quand il s’agit de préserver ou de conquérir le pouvoir. À travers sa pensée politique, Nicolas Machiavel a mis en évidence des situations qui peuvent être engendrées à travers une personne politique quand elle est choisie pour diriger une république deà deux manières différentes : ou elle est élue par le peuple ou imposée par les puissants.                                                                                                                                                                       On peut vérifier cette réflexion à notre époque. Pour le cas de l’Algérie, c’est la démarche habituelle de désigner un président au terme d’un conciliabule entre les militaires.

    À commencer par Ben-Bella, porté au pouvoir par l'armée de l’extérieur conduite par le colonel Boumediene. Pendant son court exercice, c’est Boumediene, Bouteflika qui décideront de le débarquer et de l’envoyer en résidence surveillée pendant 14 ans.

    Le colonel eut plus de chance puisqu’il a déjoué un coup d'État  en 1967 et échappé un attentat la même année. À son décès en décembre 1978, le choix s’est porté sur Chadli Bendjedid, militaire de carrière. C’est un collège de colonels réuni à l’école de l’ENITA qui l’a désigné candidat unique du FLN. Et pendant son exercice, son mentor n'est autre que le redoutable général Larbi Belkheir comme chef de cabinet. Après l’arrêt du processus électoral, en janvier 1992, les officiers supérieurs remettent le couvert pour un autre coup avec la complicité d’une poignée de civils. Ils choisissent Mohamed Boudiaf pour le remplacer. Eloigné de son pays depuis 27 ans, Boudiaf est ramené de son long exil du Maroc pour régler une crise politique. Après quelques mois, il comprend que la corruption règne en maîtresse dans les hautes sphères de l’Etat. Six mois à peine après son installation. Il est assassiné en direct à la télévision. Ses criminels n’ont même pas pris la précaution de le faire loin des caméras et de la population.

     

    Après une période de trois ans, en stand-by, dirigé en pis-aller par Ali Kafi, le pays retrouve un semblant de stabilité avec l’arrivée du général Liamine Zeroual, un militaire de carrière, lui aussi engagé par ses pairs au poste de président dans une approche patriotique.

    Il tentera de redresser la barre. Mais trop de vents contraires. Le mal est profond, l’Algérie est isolée et le terrorisme est des plus violent. Ses décisions pour éradiquer le terrorisme sont comme un coup d'épée dans l'eau, puisque le DRS négocie déjà derrière son dos pour une politique de pardon. Liamine Zeroual démission en septembre 1998 après un été particulièrement sanglants. De nombreux massacres se sont déroulés dans des hameaux aux portes d’Alger. Matoub Lounès, un des plus grands chanteurs de sa génération, a été assassiné au début du même été. Liamine Zeroual sera le premier chef d’Etat algérien à démissionner. Il convoque le corps électoral pour avril 1999.

    Les généraux faiseurs de rois choisissent Abdelaziz Bouteflika pour remplacer le démissionnaire. Roublard en diable, il réussit assez vite à s’affranchir du contrôle de l’armée. Et même à écarter un par un ceux qui l’avaient choisi. Ses parrains ont été bien remerciés.  “Je ne suis pas un 3/4 d'un président", avait-il crâné devant un journaliste français.

    Certains choix de décideurs ont eu l'approbation de la France, par exemple pour Boudiaf et Bouteflika, si ce n'est pas le cas d'autant moins ils ont avisé les grandes capitale comme Washington.

    «Avec de tels Présidents, en effet, il est difficile de maintenir une cohésion sociale et une relation solide avec la nation. Pour des raisons de légitimité, il est presque impossible pour le peuple de donner entièrement sa confiance à l'État, car les désignés sont plus préoccupés à satisfaire leurs mentors et surveiller leurs demeures que de s'intéresser à des sujets avec auxquels il n'existe aucun lien de solidarité».

    Gardons-nous aussi de certaines terminologie qui prêté à l’amalgame. Exemple ? Le titre de Président qu'on attribue aux chefs d’Etat est une usurpation, puisqu'aucun d’entre eux  n'a pas été élu démocratiquement. Donc ils ne peuvent s'approprier de cette désignation d'une manière honorable.

    De Ben-Bella à Bouteflika, aucun d'eux n'a eu le privilège d'être élu par le peuple selon les règles et les principes de la démocratie. Leurs fins de règne ont été chaotiques. De la plus humiliante à la plus tragique. D'une manière respective, Ahmed Ben-Bella est chassé du pouvoir et emprisonné par Boumediene, celui-ci s’est accroché au poste de chef d'État jusqu’à qu’a sa mort après une longue agonie. Chadli est forcé par les militaires à quitter la présidence par la petite porte. Boudiaf est assassiné sous les yeux des Algériens. Zeroual laisse le poste avec un sentiment de trahison par ses pairs, et pour Bouteflika, la fin s'annonce encore plus douloureuse et houleuse.

    En attendant une présidentielle digne de ce nom, pour le moment, toute la nation algérienne s'embourbe dans un climat de suspicion sur un étrange cinquième mandat. Loin d'un espoir d'élire un vrai président, le peuple est exclu de ce grand rendez-vous. Comme un spectateur, avec passion, il se contente de suivre les feuilletons de limogeages et enfumages en série que jouent les acteurs du sérail.

    Tout le pays retient son souffle.


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires