• Le dépit du général

                                 Le dépit du général

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                                              Khaled Nezzar repart en guerre trop tard.

     

    La Rédaction

     

    C'est un général désemparé qui a entrepris de partir en guerre seul, sans armée et sans stratégie. 

    Bravant les interdits d'une loi visant à empêcher les généraux à la retraite de s’exprimer, l'ancien ministre de la Défense s'attaque à celui qu'il soupçonne d'avoir cautionné cette "infâmie", Gaïd Salah, l'actuel chef de l'Armée et "exhorte les députés à ne pas voter la loi". Une infamie, dit-il. Il est vrai que le texte est sans nuances. On y lit : "Après cessation définitive d'activité, le militaire reste astreint au devoir de réserve et tout manquement à ce devoir de nature à porter atteinte à l'honneur et au respect dû aux institutions de l'Etat, peut faire l'objet :de retrait de la médaille d'honneur ; de plainte à l'initiative des autorités publiques, auprès des juridictions compétentes conformément aux dispositions légales en vigueur ; de la rétrogradation dans le grade."

    Ce cri du général est un cri de désespoir. Il est trop tard, mon général ! En quelques années, le clan Bouteflika a réaménagé le pays selon les nécessités de la prédation. Les députés voteront cette loi à une majorité écrasante parce qu'ils sont désignés pour faire approuver les initiatives du clan, pas pour les désapprouver.

    Le clan Bouteflika, uni par la prédation et les forfaitures, allié à une Tentacule internationale formée des pègres de toutes sortes, ce clan ne veut plus de voix discordantes, surtout pas celle des anciens officiers qui peuvent être d'une mauvaise inspiration pour les plus jeunes, en activité. La loi vise à couper l'ancienne génération militaire de l'actuelle. Le clan Bouteflika prépare le bradage du pays, son inféodation à cette Tentacule, et ne tolère plus qu'on lui porte la contradiction. La forfaiture a besoin de silence. D'allégeance. D'écuyers. Elle va délégitimer toute voix qui se considère fondée à juger les prochaines trahisons.

    Pour s'exprimer, désormais, il faut avoir volé l'argent de Sonatrach, détourné les fonds agricoles, créé des sociétés off-shore avec l'argent mal acquis. C'est la nouvelle Algérie en gestation, une nation soumise à des intérêts puissants, c'est la nouvelles Algérie sans passé et sans avenir, qui est en jeu, et elle suppose l'omerta. Seuls seront épargnés ceux qui acceptent la posture des 3 singes : rien vu, rien dit, rien entendu. Khaled Nezzar est invité à assister à l'abaissement national sans rien pouvoir dire.

    C'est le prix à payer pour la lourde faute de l'armée de M. Nezzar qui a cru subtil de confier les rênes du pays, en 1999, à un homme dont elle ne maîtrisait ni les accointances ni les funestes projets.

    Derrière les incantations de Nezzar, il y a l'accablante réalité : le supposé "transfert au pouvoir civil", effectué dans des opacités anti-démocratiques s'est transformé en "transfert aux groupes mafieux".

    C'est une grande leçon d'histoire que nous vivons.


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