• Djamel Ould Abbès démissionne de la direction du FLN

    POLITIQUE

     Djamel Ould Abbès démissionne de la direction du FLN

    Djamel Ould Abbès, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), a démissionné mercredi 14 novembre de la direction du parti, sans en donner les raisons. Moad Bouchareb, le nouveau président de l’Assemblée nationale, devrait assurer l'intérim.

    Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbès, a déposé le mercredi 14 novembre sa démission de la direction du parti qu’il assure depuis octobre 2016. Réputé proche du cercle présidentiel, Djamel Ould Abbès n’a pas expliqué les raisons de son départ du FLN.

    L’agence officielle APS a de son côté confirmé la démission de Djamel Ould Abbès en raison de « soucis de santé qui lui imposent un congé de longue durée », citant une source officielle non identifiée.

    Dans une déclaration faite à la presse quelques instants plus tard devant le siège du parti, Ahmed Boumehdi, membre du bureau politique du FLN, a démenti que Ould Abbès avait présenté sa démission. Ce dernier aurait pris un congé en raison de son état de santé, a-t-il précisé, en ajoutant que le bureau politique se réunira pour prendre une décision.

    L’intérim assuré par Moab Bouchareb

    Selon des sources à Alger proches du FLN et contactées par Jeune Afrique, Djamel Ould Abbès aurait été remplacé par Moad Bouchareb, qui assure depuis le 24 octobre dernier la présidence de l’Assemblée nationale. L’agence APS précise que l’intérim sera assuré par Moab Bouchareb en attendant que les organes habilités du parti du FLN se prononcent sur son remplacement. Chef du groupe parlementaire du FLN, député de Sétif depuis trois législatures, le nouveau président de l’Assemblée nationale, âgée de 47 ans et détenteur d’une licence en langue arabe, avait déjà occupé les fonctions de vice-président de l’APN.

    Controverses

    Ces dernières semaines, Djamel Ould Abbès avait provoqué différentes controverses, notamment en annonçant le 28 octobre que le président algérien Abdelaziz Bouteflika sera bien le candidat du FLN à la présidentielle prévue en avril 2019. Nombreux sont ceux qui avaient interprété son annonce comme une candidature officielle du chef de l’État pour un cinquième mandat.

    En début de semaine, Djamel Ould Abbès est également entré en conflit direct avec Tayeb Louh, ministre de la Justice et membre du FLN, en le désavouant au profit du Premier ministre Ahmed Ouyahia. Dans une déclaration publique tenue le 5 novembre dernier, Tayeb Louh a vivement critiqué son Premier ministre en l’accusant d’avoir été à l’origine de l’incarcération de milliers de cadres dans les années 1990. Plutôt que de manifester de la solidarité à l’égard de son confère du FLN, Djamel Ould Abbès a pris la défense du Premier ministre, également secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), le parti rival.

    Lundi 12 novembre, Djamel Ould Abbès a affirmé que les déclarations de Tayeb Louh contre Ahmed Ouyahia « n’engagent en rien » le FLN. Selon lui, Louh a « agi en tant que ministre et non comme militant du FLN » en assurant que son parti « ne l’a pas délégué » pour « s’attaquer à Ouyahia ». Rien n’indique actuellement que le départ surprise de Ould Abbès est lié à sa prise de position en faveur du Premier ministre.

    Légitimité contestée

    Depuis sa désignation au secrétariat général de l’ex-parti unique, Djamel Ould Abbès n’a jamais fait l’unanimité parmi ses pairs.Certains contestent sa légitimité, d’autres sa gestion solitaire des affaires du FLN. La personnalité de cet ancien ministre ainsi que ses déclarations loufoques et à l’emporte-pièce suscitent souvent moqueries et atterrement.

     Ould Abbès fait de la résistance

    C’est à la faveur d’un concours de circonstances que cet homme au passé révolutionnaire controversé s’est retrouvé, à l’automne 2016, propulsé sur le devant de la scène. Lassée des saillies intempestives d’Amar Saadani, SG du FLN depuis août 2013, la présidence de la République avait décidé de le congédier. Qui pour remplacer le secrétaire général dont le mandat à la tête du FLN avait causé tant de dégâts et de tumultes ? À la surprise générale, Abdelaziz Bouteflika avait choisi Djamel Ould Abbès.


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