• Décryptage. Cadre de vie désagréable et urbanisme anarchique : les dangers

    qui guettent les villes algériennes d’ici 2025

    Par La Rédaction -




    L’Algérie devra faire face en 2025 à une population d’environ 57 millions, la baisse de la fécondité devrait entraîner un rétrécissement important de la pyramide des ages : les moins de 18 ans qui constituaient plus de 54% de la population en 1977 , ne représenteront que 46% en 2000 et 37 % en 2025 ;les moins de 30 ans représentaient en 2002, 70% de la population, le taux de croissance démographique est passé en 20 ans, de 3,2 % à 2,4 %, ce vieillissement de la population avec réduction de la part des ages scolaires et le gonflement des âges actifs est une données essentielle pour la définition des priorités à donner au développement urbain économique et social, à long terme.

    Les métropoles connaîtront un chômage important; elles ont supporter la pression sociale de 3/10 personnes sans emplois en 2000, et plus encore si l’on tient compte des compressions actuelles d’actifs. Les taux d’urbanisation vont continuer à progresser d’une manière quasi-uniforme à travers les grands espaces du territoire; c’est vers les régions les mieux équipées en infrastructure nécessaires et disposant d’une main d’œuvre qualifiée que s’orienteront les investissements au détriment des régions pauvres. Ces conditions sont réunies dans les villes du nord, une hiérarchisation des territoires pourrait se dessiner à long terme : on aura des régions de commandement et des régions périphériques marginalisées, avec le risque de tensions sociales que cette division spatiale pourrait générer.

     

    Les effets multiples de ces déséquilibres risqueraient par ailleurs d’entraver l’efficacité
    des investissements et aller à l’encontre des objectifs recherchés. Il est donc clair que le croît démographique aura des répercussions dans tous les domaines du développement ; la mise en œuvre d’une véritable stratégie l’aménagement du territoire est nécessaire, dont la répartition spatiale des populations constitue un élément fondamental.

    L’urgence d’une meilleure gestion de l’aménagement du territoire :

    Le réseau urbain au sens de l’aménagement du territoire est considéré comme un moteur
    important du développement régional et une action de réduction des inégalités nationales. Le nord du pays dispose des plus grands atouts tant au plan naturel, infra structurel, en termes de ressources humaines. Il bénéficie d’une armature urbaine bien constituée avec cependant de grandes inégalités entre les régions urbaines. A ces dernières incombera une double mission ; assurer pour l’ensemble des territoires la transition vers l’insertion dans l’économie mondiale, et atténuer les graves disparités infra-régionales qui, si elles persistent annihileraient tous les efforts entrepris.

    Le réseau urbain du nord, devra donc être réorganisé dans cette perspective, les quatre
    grandes villes auraient à jouer un rôle capital en raison de leur taille, de leur niveau
    d’équipement, en outre, une rénovation des méthodes d’action des pouvoirs publics est
    indispensable.

     L’importance d’une nouvelle vision de l’urbanisation 

    Les déséquilibres d’occupation des espaces, l’absence d’une politique globale et cohérente
    ont engendré, sous l’influence d’une forte pression économique et sociale, un développement anarchique et des déperditions graves des espaces fonciers menaçant ainsi toute politique d’aménagement, d’habitat ou d’investissement.

    Une nouvelle vision de l’urbanisation devra créer le cadre adéquat pour une promotion
    foncière responsable s’inscrivant dans l’optique irréversible de l’aménagement durable où les collectivités locales sont interpellées pour agir et consolider cette approche. Pour donner au foncier sa véritable dimension, il est primordial de veiller à la coordination
    des actions par :

    Le renforcement des prérogatives des communes en matière de gestion du portefeuille
    foncier ; La préservation les parcelles disponibles à l’intérieur des villes pour des investissements d’intérêt général.

    La préservation et la sauvegarde du patrimoine urbanistique par des approches prospectives et anticipatives.  D’associer pleinement les principaux opérateurs locaux pour leur faire prendre conscience de tous les enjeux.

    En fait, il s’agit de restituer au foncier sa dimension économique, à travers l’évaluation des
    coûts et sa nature de patrimoine non renouvelable, par des instruments de gestion, de contrôle et de régulation, il est donc impérieux d’engager une lutte contre les improvisations graves, des pratiques de l’informel, et les spéculations foncières.

    A l’exception de quelques cas particuliers, les villes ne sont pas reconnues au plan législatif,
    de ce fait, ne bénéficient pas d’un statut approprié, répondant aux exigences spécifiques de leur gestion. Hormis l’agglomération d’Alger et les communes d’Oran et de Constantine, pour lesquelles ont été prévus des aménagements administratifs explicites, pour les autres villes aucun dispositif, ni même une simple qualification terminologique ne distingue la ville d’une localité rurale. Les chefs lieux (de commune, de daïra, de wilaya) permettent de situer des villes d’importance variable ayant acquis un statut particulier non pas d’ordre institutionnel mais simplement administratif reflétant une hiérarchisation déterminée par la présence plus ou moins forte des services de l’état, ce statut administratif n’a pas d’influence décisive pour une meilleure organisation et gestion des villes.

    Le vide créée par la non connaissance du statut particulier des villes est ainsi comblé
    partiellement par les structures communales de l’état .Mais les administrations communales ne sont pas de taille à affronter, seules, certains problèmes urbain, elles se sentent désarmées face à l’ampleur des tâches de gestion. Donc, il faut donner aux villes un statut qui coïncide avec leur rang en mobilisant toutes les ressources au profit du développement ; c’est u des enjeux du devenir de la ville algérienne.

    En dépit des masses financières considérables consenties par l’état et les collectivités locales aux investissements, les citoyens ont toujours le sentiment qu’il n’y a aucune amélioration de leur cadre de vie, et les interventions de l’état sont souvent perçues et qualifiées de stériles. Les gaspillages constatés, les infrastructures inexploitées ou laissées en proie à la dégradation, le choix contestable de priorités engagent à ne plus éloigner les citoyens des centres de décision et à mettre en place un cadre de référence pour une rénovation des modalités d’action des collectivités locales, de nature à améliorer leur performances.

    L’administration locale doit s’efforcer d’assurer l’adéquation entre les missions (projets de
    développements) et les charges (finances) qui lui sont dévolues, en vue de répondre aux
    aspirations du citoyen. Donc la commune devrait s’orienter vers une approche économique de la ville qui serait à même de lui permettre de se prendre en charge.

    Une conception rénovée du développement local s’impose donc en cette période de rareté des ressources, lesquelles doivent être orientées vers des opérations prioritaires entrant dans le cadre général des conditions de vie des citoyens.


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